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L’étape du jour : pantouflons en Charente
A ce qu’il paraît, neuf jours de course ont de quoi fatiguer les organismes. Aussi les organisateurs de la 107e édition de la Grande Boucle ont-ils opportunément intégré un jour pour reposer corps et âme. Et après avoir sillonné le sud de la France de Nice à Laruns, en passant par Nyons, Levens, Chabottes, et bien d’autres destinations (à retrouver dans notre « Tour post-confinement »), cap au nord. Du moins, vers les zones les plus septentrionales de cette édition.
Après quelques longues heures de car (innovation due à une pandémie mondiale, et pour préserver leur « bulle »), les coureurs et tout le grand barnum du Tour viennent s’établir en Charente-Maritime pour trois jours. Avec, avant une étape Oléron-Ré – pas en pédalo, en passant par la terre –, une journée de repos bien méritée.
#OnEstPrêt À J-4, les communes de #CharenteMaritime se parent de jaune pour fêter l'arrivée du #TDF2020 comme il s… https://t.co/WF05APWeJr
— departement17 (@Charente-Maritime)
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Le vainqueur du cœur
A force de le voir s’accrocher, chaque jour, on craint que Wout Poels ne s’ankylose sur sa selle. Tombé dès de la première étape – il n’était pas le seul, une centaine de coureurs ont caressé le bitume de l’arrière-pays niçois – et victime d’une fracture d’une côte et d’une contusion pulmonaire, le Néerlandais de la Bahrain-Mclaren vit un petit calvaire en queue de peloton jour après jour. Encore 124e de l’étape Pau-Laruns, la nouvelle mascotte des médias de son pays, qui soulignent à raison le courage du bonhomme, est parvenu au terme de la première semaine de course.
Il peut se targuer d’avoir accroché à son tableau de chasse un prix du « plus combatif » du jour, la journée où nulle échappée n’a quitté le peloton. « Dans cette cinquième étape, j’ai principalement traîné à l’arrière, donc c’était presque gênant de monter sur le podium », a réagi Poels. En expliquant pourquoi il persistait dans son calvaire. « Les médecins m’ont dit que je ne pouvais pas aggraver ma blessure. Je peux aussi freiner correctement dans le peloton, ce qui fait que je ne suis pas un danger pour les autres. » Dit comme ça…
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Le vainqueur de la raison
Un laboratoire ambulant va devoir, entre dimanche soir et mardi matin, tester les trente membres des 22 délégations (au Covid-19, hein) – on vous laisse faire les calculs. Après avoir passé une première semaine tranquille, dans la mesure où toutes les équipes sont encore en course, ce qui signifie qu’aucune d’entre elles n’a rempli, dans ses questionnaires quotidiens, les critères impliquant un test ou une mise à l’écart d’un coureur, c’est à cette « cellule Covid » de briller. Qui avait parlé de jour off ?
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La leçon de la veille
Le cyclisme est un sport injuste. Et même cruel quand un coureur s’est lancé dans un long raid en solitaire, plein d’abnégation, et qu’il finit par céder la victoire pour une demi-roue devant deux cadors du Tour. Le Suisse Marc Hirschi (Sunweb) a longtemps pensé pouvoir s’imposer à Laruns au terme d’un grand numéro. Repris dans les derniers instants de la course, les encouragements d’une salle de presse sensible à l’effort de l’Helvète n’ont rien changé. Déjà deuxième de l’étape remportée à Nice par Julian Alaphilippe, il a dû s’incliner au sprint devant plus fort et plus frais que lui. Ce n’est certainement que partie remise pour celui que l’ex-coureur suisse Fabio Cancellera, qui gère ses intérêts, décrit comme « le Kylian Mbappé du cyclisme. »
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Détour du Tour
Tadej Pogacar est jeune et doué mais il a encore quelques réflexes à prendre. Heureusement pour la concurrence, à la place de laquelle on s’inquiéterait devant le niveau du garçon. Le Slovène avait abandonné, vendredi, 1 min 21 s sur la route de Lavaur. Dimanche, il s’est fait une petite frayeur, cette fois-ci sans conséquence puisqu’il a triomphé à Laruns. Au sommet du col de Marie-Blanque, dont le coureur de UAE-Emirates a animé l’ascension, il a manqué de provoquer un accident avec son compatriote Primoz Roglic. Pensant avoir distancé ses rivaux, Pogacar s’est montré inattentif en se retournant et n’a pas vu le futur maillot jaune le doubler sur la gauche. Les deux vélos se sont touchés mais aucun n’est tombé. Les deux compères ont finalement pu se serrer la main, enfin le gant, et plonger dans la descente.
😅 A bit of a fright for @TamauPogi and @rogla! 😅 Petite frayeur pour Pogacar et Roglic au Col de Marie-Blanque !… https://t.co/NdjkYMgWne
— LeTour (@Tour de France™)
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Le Tour de la Gaule
Parce que le Tour est plus qu’une épreuve sportive pour les Français, nous vous enverrons chaque jour une carte postale gourmande. Promis, nous aurons plus de mesure qu’Obélix et atteindrons plus vite la satiété.
Lorsqu’un Belge élevé dans le Lot-et-Garonne et un Argentin, tous deux respectueux du terroir, se rencontrent et fusionnent leur talent pour ouvrir une auberge à l’orée de la vallée de l’Ossau (L’Etable d’Ossau), à un jet de Pau (20 km), le résultat est détonant. Soyons fous, osons, le meilleur rapport qualité prix depuis le début de ce tour de Gaule (menu du soir à 25 euros).
Trois assiettes d’entrées à partager à deux, un plat et un dessert. Quelques joyeusetés au hasard : betteraves rôties, crème de yaourt, sauce à la pistache et salade d’oignons en pickles ; poivrons au four, boudin noir snacké et redoutable aïoli ; beau morceau de magret de canard à la sauce argentine chimichurri, purée de pommes de terre et tomates confites ; Parfait de myrtilles, raisins et ganache au chocolat. Et quand un restaurant ne vous assassine pas sur les boissons avec une culbute vertigineuse sur la moindre bière ou verre de vin : ça donne un pur moment de bonheur abordable.
Le Tour post-confinement
Deux mois, c’est le temps qu’a duré le confinement imposé par le coronavirus dans l’Hexagone. Et puisqu’on va sillonner les routes nationales et autres départementales, nous nous proposons de raconter des histoires jaillies pendant le confinement.
Neuvième arrêt, plateau du Bénou, plateau du Bénou deux minutes d’arrêt
Difficile de se frayer un chemin jusqu’à la grange de Quitterie Mondeu, tant le plateau du Bénou est envahi de camping-cars. « Depuis mardi, ils arrivent sans discontinuer », sourit la bergère derrière son masque. Qui ne s’en plaint pas : « Un gars qui campe a goûté au fromage et depuis il m’envoie tout le monde ! »
La vente directe, c’est ce qui fait vivre Quitterie Mondeu et son mari, Rémi Baylocq-Sassoubre. Etablis à Bilhères-en-Ossau, village pyrénéen contemplant la vallée, ils profitent du passage sur le très fréquenté plateau – contrefort du col de Marie-Blanque. Et cet été, où de nombreux Français ont redécouvert la montagne, elle a écoulé leurs tomes d’Ossau – à ne pas confondre avec l’Ossau-Iraty, « un coup de pub des Basques » – comme des petits pains.
Dire que début mars, tout s’était arrêté. « Le confinement a été soudain. Il a fallu être réactif rapidement. » Monitrice de ski l’hiver, elle n’avait pas terminé sa saison mais a fermé, et « pendant les quinze premiers jours j’ai refusé toute vente et tout contact avec les gens ». Pas question de prendre des risques.
Ensuite, pour maintenir leur activité, elle a instauré « de la vente par Internet et la livraison » – bénéficiant pour cela d’une dérogation l’autorisant à circuler et aller soigner le bétail. Avec d’autres bergers des vallées avoisinantes, un « drive » a été mis en place à Pau, où les éleveurs venaient à tour de rôle vendre leurs fromages. Pareil pour les agneaux, en partenariat avec un abattoir de la région – et en reversant un euro par tête aux services hospitaliers –, « ça nous a permis de passer le premier mois du confinement, c’était compliqué ».
Pendant la saison des estives, Quitterie Mondeu rejoint chaque soir son mari et leur fils dans la cabane de Puchéoux, non loin du pic du Midi d’Ossau, où ils gardent les bêtes et élaborent le fromage d’été. Celui qui tire son arôme des nombreuses pousses de réglisse broutées par les brebis. Une heure de route, suivie d’une heure de « petite trotte ». Avant de redescendre le lendemain, pour aller vendre les fromages. En chemin, elle a observé – et ramassé – bien plus de déchets que les années précédentes, signe d’une augmentation des randonneurs.
N’hésitant pas à aller chercher les clients où ils se trouvent, « il faut bien se moderniser », elle investit leur page Facebook et profite du confinement pour proposer des recettes à base de leurs produits. « Prenez le greuil, qu’on fabrique après avoir sorti le premier fromage en faisant chauffer le petit-lait. On peut le déguster, salé comme sucré, mais ici, on aime beaucoup y ajouter du café, du sucre et du rhum. Et voilà ! » Le Tour de France ayant fait escale dans les Pyrénées en été, où ce produit fragile n’est pas fabriqué, on la croira sur parole.
September 07, 2020 at 11:00AM
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Dépistage, mascotte et délassement, jour de relâche sur le Tour de France 2020 - Le Monde
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