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Tour de France 2020 : duel de puncheurs, photos masquées et burgers d'espadon - Le Monde

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Covid oblige, on a bien cru ne pas avoir de Tour de France en 2020. Et puis, avec deux mois de retard, et une bulle sanitaire plus tard, voilà les coureurs de la Grande Boucle embarqués pour 21 étapes et 3 484 km sur les routes de France. Petit aperçu de la journée à venir.

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  • Au menu du jour, étape 2 : Nice-Nice

Même de face, ce profil est redoutable.

A peine le temps de souffler (dans son masque) au terme de la première étape, et voilà que le Tour prend de la hauteur. De la haute montagne dans le haut pays niçois, dès le deuxième jour, voilà qui n’est pas coutumier sur le tracé de la Grande Boucle. C’est même une première, selon son patron Christian Prudhomme, que le Tour franchisse 1 500 m d’altitude à deux reprises lors d’une deuxième étape.

Qu’ils le veuillent ou non, les coureurs repartiront pour une boucle, avec une longue escapade dans les montagnes surplombant la cité azuréenne. Au programme, le col de la Colmiane, suivi du redoutable col de Turini – et sa descente périlleuse –, agrémentés de quelques bosses à même de sourire à des baroudeurs-puncheurs.

Le vainqueur du cœur

Baroudeur-puncheur, un profil type qui ressemble à celui – aquilin – d’un Français au bouc nommé Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step). Celui qui essaie de mettre de côté son aventure en jaune en 2019 l’assure, il « n’est pas là pour le classement général ». Mais comme l’an passé à Epernay (Marne), il a coché l’étape du jour. « Si j’ai de bonnes sensations, que tout va dans le bon sens et que je me sens bien, dimanche, c’est une bonne opportunité d’aller chercher la victoire et le maillot. » Lui qui n’a pas encore levé les bras (sur la ligne, hein), « comme beaucoup de coureurs cette année ».

Le vainqueur de raison

Baroudeur-puncheur, un profil qui sied aussi comme un gant au Belge Wout Van Aert (Jumbo-Visma), vainqueur d’une demi-roue de Julian Alaphilippe lors de Milan-San-Remo le 8 août. L’ancien cyclo-cross montre un appétit inquiétant (pour ses concurrents) depuis la reprise. Le 1er du mois, il s’était déjà imposé en costaud dans les Strade Bianche. Autant dire que le phénomène de 25 ans, ultra-complet, a tout pour gagner à Nice.

  • La leçon de la veille

Si tu chutes par temps de pluie, fais-le plutôt dans les trois derniers kilomètres, distance à partir de laquelle les commissaires de course ont décidé de geler la course samedi. Pris dans une chute collective, Thibaut Pinot a appliqué cette fausse maxime sur la promenade des Anglais. Arrivé, entouré de ses coéquipiers quelques minutes après le vainqueur, le leader de Groupama-FDJ n’a donc pas perdu de temps, à défaut de son calme. Maillot déchiré et épaule droite à nue, le Haut-Saônois doit essayer de ne pas voir un mauvais présage dans ce qu’il qualifie comme « l’une des pires journées de [sa] carrière ».

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  • Détour du Tour

« Why so serious ? » Même sous le soleil de la Côte d’Azur, on n’aurait jamais imaginé une tête couronnée reprendre à son compte le slogan du Joker dans Batman. Il n’empêche, la princesse Charlène de Monaco a arboré, au moment de couper le bandeau inaugurant la course, un masque reprenant la citation et le « sourire » du super-méchant de l’univers DC Comics.

L’étourderie princière en image.

Après enquête, tout lien avec un multiple champion du monde slovaque dénommé Peter (comme Parker, sauf qu’il s’appelle Sagan, comme Françoise) n’est pas fortuit. Le fantasque coureur de la Bora-Hansgrohe a régulièrement porté ce masque, issu de sa collection personnelle. Ambassadeur de la Fondation Princesse Charlène de Monaco, Sagan aura vu la dame lui rendre cet hommage. Bon, en mettant ledit masque à l’envers, ce qui n’enlève rien à l’attention.

  • Le Tour de la Gaule

Parce que le Tour est plus qu’une épreuve sportive pour les Français, nous vous enverrons chaque jour une carte postale gourmande. Promis, nous aurons plus de mesure qu’Obélix et atteindrons plus vite la satiété.

Encore une fusion nippone-nissarde réussie. Le chef Keisuke Matsushima vient d’ouvrir une adresse (Kei’s to Go) spécialisée dans les burgers à… l’espadon pané. L’inspiration penche parfois clairement du côté nippon avec une mayonnaise au wasabi et une sauce teriyaki, elle est parfois provençale et italienne : sauce pistou et mozzarella. Et pour les locaux, on peut même préférer les panisses aux frites. « Nicaea, civitas fidelissima ».

Le Tour post-confinement

Deux mois, c’est le temps qu’a duré le confinement imposé par le coronavirus dans l’Hexagone. Et puisqu’on va sillonner les routes nationales et autres départementales, nous nous proposons de raconter des histoires jaillies pendant le confinement.

Premier arrêt Levens, Levens deux minutes d’arrêt

François Maurel, devant l'église de Levens.

« Le confinement, on l’a mieux vécu que vous », sourit Marcel Bianchi. Fringant sexagénaire à la chemise tropicale, l’ancien gendarme – « de retour dans la maison familiale depuis huit ans, après quarante à l’extérieur » – exprime sa sollicitude aux deux journalistes parisiens, qui ont passé la réclusion loin de l’air pur de l’arrière-pays niçois.

A Levens, petite ville de 4 700 habitants, perchée à 700 m et isolée de Nice, les locaux ont aussi inventé des astuces pour contourner la main légère de la maréchaussée, prompte à verbaliser. « On se faisait coincer sur le kilomètre, mais on n’est pas cons, il y a des sentiers en bas du village qui filent dans la garrigue. Et camouflés, bon courage pour nous voir de loin ! »

Après quatre premiers jours d’inquiétude, la place du village – dotée d’une charmante petite église au fronton bleu Provence, d’un petit café et d’un bar PMU – a accru sa fonction d’agora grâce à François Maurel Ravololoarisoa, un photoreporter local qui bourlingue dans le monde entier.

Panama vissé sur la tête, François répond de la main aux « saluts » des passants. Un chat noir lézarde sur la place. « Au début, c’était la panique. Tout était fermé, tu ne pouvais pas retirer d’argent, pas de bus dans la vallée… C’était la fin du monde. Après, ça s’est remis progressivement en ordre », raconte-t-il.

Marcel Bianchi.

Son idée est simple : « Je voulais encourager les copains. Tiens, je vais te photographier tous les matins avec le masque. Je pars au bout du monde pour faire des reportages et là, c’était au pied de la maison. »

Une centaine d’habitants se prêtent au jeu. Les clichés sont postés chaque jour sur son Facebook. « C’est une belle leçon. Des fois, tu vas chercher loin. J’ai envoyé au « Monde » des mails pendant des années sans aucune réponse. Et sur le truc de Levens et du Tour, vous êtes là… », s’amuse-t-il.

En déplacement en Amérique du Sud lorsque le confinement a été annoncé, le photographe choisit de le passer « dans sa base arrière » : « Mon père était Niçois, enfin Niçois Marseillais, c’est le conflit ici. Il est du Sud quoi. Ma mère métisse malgache, et j’ai grandi en Afrique. J’ai atterri le jour du confinement. »

A la fontaine du village, quatre randonneuses se désaltèrent. « C’est un autre aspect du coronavirus, constate Marcel en les désignant. Il y a beaucoup plus de touristes, notamment ceux qui empruntent le GR 5, qui descend jusqu’à Nice depuis les Pays-Bas. » Autre point positif, certaines habitudes ont été modifiées : « Ça nous a coupés de l’Espagne et ramené des meilleurs produits de l’Italie. La proximité nous est arrivée. »

Cet été, la petite piscine municipale – « au cadre magnifique là-haut avec une vue jusqu’à la mer » – restera fermée pour la première fois depuis 1952. Trop de contraintes sanitaires. Mais alors que le Tour a traversé la ville, le déconfinement provoque des sentiments contradictoires. « Le rythme a repris. C’est comme la retenue d’eau d’un barrage et d’un coup on ouvre les vannes », lâche Marcel, qui anime la page Levens solidaire.

François approuve : « Alors je ne vous avais pas dit que c’était une belle rencontre ? Il n’y a pas mieux que Marcel. » « Oh, il y a des jolies blondes ou de jolies brunes… », rétorque son ami aux cheveux gris.

 




August 30, 2020 at 11:00AM
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