« Je t’ai vu dans un film sur Netflix. » « Ils disent que tu es un barbu. Ça craint, on dirait que tu es un terroriste dessus. » En lisant ces mots, Rami Sahli est tombé de sa chaise. C’est en effet par le biais de plusieurs messages envoyés par des connaissances que ce Niçois de 22 ans a appris qu’il avait participé, bien malgré lui, à un film mis en ligne en mars dernier par la plateforme de vidéos à la demande, relate Nice-Matin.
Et le pire pour ce jeune électricien, c’est bien qu’il ait été décrit comme un « barbu » dans Sentinelle, du nom de l’opération militaire française qui donne son cadre à ce long-métrage signé Julien Leclercq. « C’est un terme très connoté, surtout dans ce contexte de surveillance et de terrorisme », pointe son avocat. Le 31 mai, après des échanges de courriers avec la multinationale, Me Jean-Pascal Padovani a fini par saisir la justice afin d’obtenir réparation pour son client. Et une plainte a également été déposée pour « provocation publique à la discrimination, à la haine raciale », a expliqué le conseil à 20 Minutes, confirmant une information du quotidien régional.
Ce commentaire sur « deux jeunes barbus » apparaissait dans l’audio description. Netflix l’a retiré en catastrophe. Mais le mal a été fait et l’électricien et son ami, qui sortaient d’un chantier, sont toujours dans le film et la bande-annonce, sans jamais avoir donné leur accord pic.twitter.com/sTAmT93qlF
— Grégory Leclerc (@GregLeclerc) June 11, 2021
Observé dans la lunette du fusil d’une militaire
L’image de Rami Sahli aurait en fait été captée de loin, en décembre 2019, alors qu’il sortait d’un chantier sur la promenade des Anglais. A cet instant-là, il se souvient avoir simplement salué un de ses collègues avant de rentrer chez lui. Dans le film produit par Labyrinthe Cinéma et Umedia, la séquence apparaît à la 19e minute comme étant observée fébrilement depuis le toit-terrasse d’un hôtel, à travers la lunette du famas d’une militaire, l’héroïne principale incarnée par l’actrice Olga Kurylenko.
L’électricien est également visible dans la bande-annonce. Mais au-delà de l’utilisation de son image, sans son consentement, dans un film qui s’est classé numéro 1 lors de sa sortie aux Etats-Unis, ce qui a surtout choqué le jeune homme et ses proches, c’est donc l’utilisation du terme « barbu » dans la piste « audiodescription » que son avocat a fait constater par huissier avant que Netflix ne le fasse remplacer. « Deux jeunes barbus munis de sacs à dos se serrent la main et se séparent », indiquait la voix off dans la séquence publiée sur Twitter par un journaliste de Nice-Matin. Modifiée, la bande-son disponible évoque désormais deux jeunes « hommes ».
« Juste parce que je suis Maghrébin ? »
« Je n’ai rien à voir avec l’islamisme, le terrorisme. La scène est tournée à l’endroit même de l’attentat de Nice. Je ne comprends pas comment le réalisateur peut me faire passer pour un terroriste. Juste parce que je suis Maghrébin ? », s’agace Rami Sahli, interrogé par le quotidien régional. Encore récemment, il dit avoir été apostrophé à ce sujet.
Mis en demeure par courrier, Netflix aurait « botté en touche », selon l’avocat Me Jean-Pascal Padovani, après avoir simplement fait modifier le texte de l’audiodescription. Contactée par mail vendredi après-midi, la direction de la communication de Netflix France n’avait pas répondu à 20 Minutes ce samedi matin.
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