Un bulldozer assemblé aux Pays-Bas peut-il battre des records de popularité ? Les années de règne de l’équipe Sky, devenue Ineos en 2019, n’ont jamais entraîné l’adhésion du public français. A l’aube peut-être d’une nouvelle ère sur le Tour de France, celle de la Jumbo-Visma, la formation néerlandaise, risque de se frotter à la même tiédeur.
Depuis la reprise de la saison cycliste, début août, le train jaune et noir ne laisse que des miettes à ses rivaux. En additionnant par exemple le Tour de l’Ain – remporté par Primoz Roglic – et le Critérium du Dauphiné, cinq étapes sur huit possibles ont été raflées par la Jumbo. Et trois nouvelles victoires sont venues gonfler la moisson depuis le départ du Tour de France. Et le Slovène Roglic s’est emparé, le 6 septembre, du maillot jaune, qu’il défendra dimanche lors d’une arrivée au col du Grand Colombier (Ain), après la démonstration réalisée au puy Mary vendredi.
Devant son écran de télévision lors de la répétition générale de cette ascension sur le Tour de l’Ain, mi-août, le coureur français Thibaut Pinot portait un œil désabusé sur la tactique de la Jumbo, castratrice en tête du peloton : « J’ai préféré regarder le départ de la formule 1 plutôt que les trois derniers kilomètres du Grand Colombier, parce que ça s’est joué au sprint, c’est dommage. »
Dumoulin au service de Roglic
Avant le départ du Tour à Nice, Nicolas Roche (Sunweb) revenait sur cette stratégie souvent imparable. « Dans les pelotons, on a l’impression que la Jumbo veut rouler sur tout le monde, détaillait le vétéran irlandais de 36 ans. C’est une équipe à craindre, qui a montré qu’elle était là pour stopper la domination d’Ineos sur le Tour. »
Remporter le Tour de France ou battre Ineos ? Pas d’antinomie entre les deux missions, puisque l’équipe dirigée par Dave Brailsford s’est imposée sept fois sur les huit dernières éditions. « La Jumbo a construit une équipe pour gagner le Tour. Et pour remporter un Tour dont Ineos prend le départ, vous devez construire une équipe égale ou supérieure, analyse Bradley Wiggins, vainqueur de l’édition 2012 et consultant pour Eurosport. C’est ce que la Jumbo a fait. »
En 2019, Richard Plugge, patron de la Jumbo-Visma, est parvenu à attirer la star belge Wout Van Aert dans son essaim noir et jaune. Rouleur, sprinteur, grimpeur, le jeune coureur a déjà épinglé deux succès depuis le départ niçois, conquis avec une insolence déconcertante en sus de ses efforts quotidiens pour protéger son leader. Et début août, la dernière pièce du puzzle a fait ses débuts : Tom Dumoulin, dernier vainqueur batave d’un Grand Tour (le Giro 2017).
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September 11, 2020 at 12:41PM
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Le « cyclisme total », la stratégie de Jumbo-Visma pour gagner le Tour de France - Le Monde
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