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Au menu du jour, étape 10 : île d’Oléron-île de Ré, 168,5 km
Ce mardi matin, le peloton n’appréhende pas seulement les résultats des tests PCR susceptibles de renvoyer à la maison toute une équipe si deux de ses coureurs ou membres de son staff, intégrés dans « la bulle course », sont testés positifs au Covid-19.
Souvent délaissée par le Tour – quelle idée aussi d’être autant éloignée des principaux massifs montagneux ? –, la Charente-Maritime pourrait bien être le cimetière des ambitions de certains prétendants au podium.
Pour cela, il faut que le vent soit au rendez-vous. Car entre les îles d’Oléron et de Ré, le parcours est côtier à 70 %, soit le terrain de jeu idéal pour faire exploser le peloton façon puzzle. « Il y aura forcément des bordures, et les leaders mal placés peuvent perdre beaucoup de temps », prévient Vincent Lavenu, le patron de l’équipe AG2R La Mondiale
Pour l’instant, Météo-France annonce un vent de 15 à 20 km/h sur l’étape. C’est peu, mais il suffit d’une petite pointe à 30 km/h, d’une équipe motivée (la Jumbo-Visma du maillot jaune Primoz Roglic par exemple) pour transformer une étape de plat promise aux sprinteurs en grand spectacle éolien.
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Le vainqueur du cœur
Hugo Hofstetter sprinte dans l’ombre des Arnaud Démare, Nacer Bouhanni, Bryan Coquard, voire Christophe Laporte depuis quelques années. Mais pour sa découverte du Tour à 26 ans, l’Alsacien commence à se faire un nom en dehors du cercle des spécialistes qui connaissent sa fiche ProCyclingStats par cœur. Avec une 4e place à Sisteron et une 7e à Lavaur, Hofstetter a déjà réglé le problème de la concurrence dans son équipe Israel Start-Up Nation.
Quand André Greipel (vainqueur de 11 étapes sur la Grande Boucle) traîne sa misère et le poids des ans à l’arrière de la course, le Français prouve qu’il est l’une des rares satisfactions d’une équipe dont les mauvaises langues commencent à dire qu’elle est devenue le point de chute des coureurs en préretraite (Dan Martin, André Greipel, Daniel Navarro et Chris Froome à partir de la saison prochaine).
Vainqueur du Samyn au début de mars en Belgique, Hofstetter a montré sur la route de Lavaur qu’il était à l’aise dans les bordures. Malheureusement, il avait sprinté le cuissard arraché et la cuisse saignante comme un steak après une chute en fin d’étape. S’il ne part pas visiter le bas-côté, il pourrait bien faire parler sa pointe de vitesse à Saint-Martin-de-Ré.
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Le vainqueur de la raison :
A force, on va se demander si Wout Van Aert ne cache pas un jumeau dans le bus de la Jumbo-Visma. Quand l’un règle des sprints de costauds avec une impression de facilité déconcertante, l’autre sert de sherpa à Primoz Roglic pour imprimer un rythme soutenu dans les cols.
Mais à bien y vérifier, les frères Yates restent les seuls jumeaux du peloton. Van Aert est seul et surtout unique. Après les Strade Bianche, Milan-San Remo, le championnat de Belgique du contre-la-montre, une étape sur le Critérium du Dauphiné et deux sur ce début de Tour, le futur papa attend secrètement une étape rapide, furieuse et venteuse pour régler un peloton amaigri et peut-être enfin déclarer sa flamme au maillot vert.
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La leçon du jour
Ou plutôt la leçon de ces neuf premiers jours de course, repos bien mérité oblige, lundi au bord de l’Atlantique. Lors de la présentation du parcours le 15 octobre 2019, Christian Prudhomme annonçait, gourmand, que « jamais le Tour n’était monté aussi vite aussi haut ». Dans ses rêves, pas encore troublés par des histoires de bulle sanitaire, de masques et de huis clos, le patron du Tour imaginait déjà une explication entre costauds dès la 2e étape dans l’arrière-pays niçois ou dans le terrible col de la Lusette, quatre jours plus tard.
Visiblement, les coureurs étaient moins pressés que lui. La faute à ce temps de chien au départ de Nice, à cette troisième semaine aussi copieuse qu’effrayante ou à ce cyclisme moderne qui ne se découvre pas d’un fil aussi bien en juillet qu’au début de septembre.
Il y a bien eu un Julian Alaphilippe pour mettre un coup de pétard sur les hauteurs de Nice, mais auparavant les montées de la Colmiane et du Turini avaient juste servi de décrassage. Et que dire de l’étape du mont Aigoual, jeudi ? Alléchante sur le papier, elle a vu les Ineos endormir leur monde dans la Lusette puis dans la montée finale.
Même en comptant le week-end pyrénéen (pas désagréable en bouche et à l’œil), l’étape la plus décisive en matière d’écarts entre les favoris au podium reste celle des bordures entre Millau et Lavaur.
La montagne en entrée n’a pas fait ses preuves et risque de ne pas revenir tout de suite au menu avec des départs donnés de Bretagne (Plumelec) en juillet prochain et de Copenhague en 2022.
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Détour du Tour
🇫🇷 #TDF2020 "I am proud to have the yellow jersey. But our goal is to have it in Paris." - @rogla Hear more fro… https://t.co/XQMLxquu4X
— JumboVismaRoad (@Team Jumbo-Visma cycling)
On n’est jamais mieux servi que par soi-même. L’équipe néerlandaise Jumbo-Visma, grande favorite du Tour de France avec le Slovène Primoz Roglic, a décidé d’appliquer ce concept en n’organisant aucune conférence de presse lors du jour de repos avant l’étape entre Oléron et Ré. C’est la seule formation du peloton à avoir choisi de communiquer directement par elle-même. Il est plus facile de répondre aux questions que l’on ne vous pose pas. Ou aux questions que vous pose votre propre service de presse. Ingénieux.
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Le Tour de la Gaule
Parce que le Tour est plus qu’une épreuve sportive pour les Français, nous vous enverrons chaque jour une carte postale gourmande. Promis, nous aurons plus de mesure qu’Obélix et atteindrons plus vite la satiété.
Une ancienne cabane ostréicole avec vue sur les marais salants depuis une agréable terrasse au grand air. Et dans l’assiette au Relais des Salines : un maquereau grillé au beurre ou des beignets d’aile de raie. Auparavant, des huîtres chaudes « aux poireaux du voisin ». Et en dessert la tarte au citron du patron, déstructurée. Professionnalisme des suiveurs, on snobe le vin de l’île pour une excellente bouteille de jus de raisin pétillant produite localement. Un repas franc et rassérénant.
Le Tour ayant fait relâche, ses suiveurs également. Pas de Tour post-confinement ce jour, mais notre Tour de France revient mercredi.
September 08, 2020 at 10:57AM
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Tour de France 2020 : île d'Oléron-île de Ré au menu du jour - Le Monde
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