
La campagne électorale la plus surprenante de l’histoire récente de la Pologne aura paradoxalement délivré un score relativement prévisible, à l’exception de l’ampleur de l’avance du président sortant sur la concurrence. Andrzej Duda, du parti national-conservateur Droit et justice (PiS), aura atteint un objectif bien supérieur à ce que lui prédisaient les études d’opinion, avec 45,2 % de soutien, selon des résultats de la commission nationale électorale portant sur 87 % des bulletins dépouillés.
En seconde position, son adversaire libéral, le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski (Plate-forme civique, centre droit), avec 28,9 % des voix, ne parvient pas à franchir la barre symbolique que son équipe de campagne considérait comme une condition indispensable à une potentielle victoire. Dimanche 28 juin, les camps des deux candidats avaient pourtant de bonnes raisons de fêter les résultats dans l’euphorie, car les premières estimations à la sortie des urnes étaient bien plus serrées et optimistes pour le candidat de l’opposition.
Si la différence entre les deux adversaires paraît considérable, Rafal Trzaskowski peut compter sur des reports de voix au second tour, prévu le 12 juillet, plus favorables que le président sortant. En troisième position, un candidat de la société civile, l’ancien journaliste Szymon Holownia, obtient un score de 13,69 %, des électeurs qui, dans une très large majorité, semblent acquis à Rafal Trzaskowski. Pour la première fois dans une élection polonaise, l’extrême droite du parti Konfederacja, dont le candidat Krzysztof Bosak a obtenu 6,69 % des voix, aura un rôle décisif au second tour.
Les deux vainqueurs ont d’ailleurs ouvertement et sans attendre tenté de séduire les électeurs nationalistes lors de leur discours. Le président Duda a affirmé que « pas grand-chose ne le différencie » des électeurs de M. Bosak en ce qui concerne « le souci de la famille traditionnelle et des intérêts de la nation ». Rafal Trzaskowski a quant à lui souligné que malgré « les nombreuses différences » qui les séparent, le « combat pour les libertés économiques et contre un Etat omnipotent » les unit.
Selon plusieurs études, de 30 % à 40 % des électeurs nationalistes, aux penchants libertariens, pourraient voter pour le candidat libéral contre « l’étatisme » du PiS. Krzysztof Bosak n’a cependant pas l’intention de donner de consignes de vote. Le candidat du parti paysan PSL, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, et celui de la gauche, Robert Biedron, récoltent respectivement 2,24 % et 2,12 % des voix, qui devraient aussi alimenter largement l’électorat de Rafal Trzaskowski.
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June 29, 2020 at 01:42PM
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En Pologne, le président sortant largement en tête au premier tour de la présidentielle - Le Monde
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