Plus de sport à l’école ? Pour Erwin, qui rentre en CM1 à Sizun (29), c’est la bonne nouvelle de la rentrée : « Je suis content, on travaillera moins ! » Sabrina Manuel, directrice de l’école François-Mitterrand de Ploudalmézeau (29), trouve cette innovation moins enthousiasmante : « Les équipes doivent s’approprier cette nouvelle lubie, qui s’ajoute aux problématiques habituelles plus urgentes de rentrée… Par exemple, ici : comment on fait pour accueillir un enfant handicapé qui n’a pas d’AVS (auxiliaire de vie scolaire) ? ».
Selon la secrétaire départementale du SNUIPP-FSU, cette « idée gadget va vite tomber à l’eau ». La mise en œuvre de cette mesure reste assez floue. Les enseignants devront proposer une demi-heure d’activité physique à leurs élèves les jours où ils ne feront pas d’EPS (éducation physique et sportive). Cette activité, qui ne nécessitera pas de tenue sportive, « est choisie par chaque équipe enseignante », indique le rectorat. L’institution reconnaît qu’il « n’existe pas de moyens dédiés », ni matériels, ni humains. Et précise que ces activités pourront être organisées « soit sur les temps récréatifs, soit sur les temps d’enseignement ».
« On n’a pas le temps de boucler les programmes ! »
« On n’a déjà pas assez de temps pour boucler les programmes », peste Sabrina Manuel. « Je veux bien essayer d’organiser ces activités, mais à quel moment ?, s’interroge une enseignante finistérienne. On ne peut vraiment pas rogner sur le reste… » Martine Derrien, directrice de l’école Victor-Hugo de Surzur (56), s’inquiète aussi : « Faute de matériel, de stade, de salle, beaucoup d’écoles ne parviennent pas à faire les trois heures d’EPS. Il faudrait mettre les moyens pour que ces heures soient effectuées correctement. Mais là, ça ressemble plus à de l’affichage en vue des JO 2024… »
Lancée dans le cadre de la préparation des Jeux, la mesure est expérimentée, depuis 2020, dans 7 000 écoles françaises. Dans le Morbihan, Louis-Marie Montangerand a ainsi testé quelques activités dans des écoles volontaires. « Avec quatre plots et un ballon, on enseignait les bases du rugby pour que les enfants puissent ensuite y jouer à la récréation », précise le délégué départemental de l’USEP (Union sportive de l’enseignement du premier degré). Julien Thoraval, directeur de l’école Georges-Brassens, à Cléguer, proposait, lui, des frisbees, des tables de ping-pong ou des ballons aux élèves : « Plus les enfants sont actifs, plus ils sont à l’aise dans leur corps et dans leur tête ! »
« C’est une bonne idée de faire bouger les enfants tous les jours, confirme Gwenael Arzur, porte-parole de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) dans les Côtes-d’Armor. Mais il ne faut pas leur piquer leurs récréations. Ils ont aussi besoin de moments pour souffler, de moments de jeu libre. »
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