Reporté au 28 juin en raison de la crise sanitaire, le second tour des municipales s'annonce particulier cette année, avec un important taux d'abstention attendu.
Le second tour des élections municipales se tiendra dimanche dans 4800 communes, avec des enjeux majeurs, comme la relance de la participation malgré la crise sanitaire qui perdure, et plusieurs grandes villes pouvant basculer sous la poussée des Verts.
Plus de 157 000 candidats et 16,5 millions d'électeurs sont concernés par ce scrutin hors normes, plus de trois mois après le report in extremis du vote, initialement prévu le 22 mars, pour cause de Covid-19. L'Express fait le point sur les principaux enjeux d'une élection définitivement pas comme les autres.
- Le taux de participation, arbitre du second tour
Le premier défi sera celui de la participation, après la dégringolade du premier tour, quand moins d'un électeur sur deux (44,3% contre 63,5% en 2014) s'était déplacé pour voter en raison des risques de contamination.
Votre soutien est indispensable. Abonnez-vous pour 1€
Nous soutenir
LIRE AUSSI >>Municipales : le taux de participation, l'arbitre du second tour ?
A l'issue d'une campagne souvent cantonnée aux réseaux sociaux et aux médias, une abstention massive se profile à nouveau. Six Français concernés sur dix pourraient ne pas aller voter, selon plusieurs sondages. Une proportion encore plus élevée qu'au premier tour. Mais nombre d'électeurs ne se décident qu'au dernier moment.
Principale innovation, d'une portée limitée, pour faciliter le vote : un même mandataire pourra disposer de deux procurations au lieu d'une, pour permettre à un plus grand nombre de personnes, notamment aux plus âgées, de voter sans se déplacer.
- Des grandes villes dans la balance
C'est l'autre grand enjeu du scrutin. Les résultats s'annoncent serrés dans une dizaine des grandes villes de France.
A Paris, Anne Hidalgo semble en position de garder la ville à gauche, avec autour de 44% d'intentions de vote selon les derniers sondages, loin devant ses concurrentes LR Rachida Dati et LREM Agnès Buzyn. "Elle a mené un projet politique qui a réussi à contenir la poussée écologiste qu'on enregistre ailleurs et elle est parvenue à mobiliser son électorat", analyse Bernard Sananès de l'institut d'études Elabe.
LIRE AUSSI >> Municipales : Paris, Lyon, Marseille... Les points chauds du second tour à suivre
Mais l'issue du scrutin est très incertaine à Lyon, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Montpellier ou même Lille, principalement en raison de la percée des écologistes.
- LREM, mal partie, les Verts en bonne course
Fin de corvée pour La République en Marche : peu de ses candidats sont bien placés - à l'exception de Strasbourg - et la campagne au rabais ne leur a guère permis de se faire connaître. "Au-delà de l'impopularité qu'il génère, le macronisme reste un mouvement fort au niveau national, mais qui jusqu'à présent n'a pas réussi son implantation" sur le territoire, souligne Bernard Sananès.
Dimanche soir, le résultat au Havre, où Edouard Philippe joue son avenir à Matignon, sera très attendu. Le Premier ministre, qui connaît un regain de popularité, y est crédité de 53% d'intentions de vote (Ifop). Mais l'importance de l'enjeu peut mobiliser les abstentionnistes du premier tour.
LIRE AUSSI >> "Ennemi politique numéro 1": EELV face au front "anti-écolo" des municipales
De leur côté, les Verts sont bien partis. Portés par la vague écologiste, les candidats EELV visent plusieurs grandes villes, dont Grenoble, Lyon, Strasbourg, Besançon, pour confirmer leur implantation, et ils dénoncent des "fronts antiécolos" pour leur faire barrage. Pour les Verts, qui ont longtemps servi de force d'appoint, il s'agit aussi de s'affirmer comme les premiers à gauche avant les prochaines échéances électorales, et notamment la présidentielle de 2022.
- PS et LR espèrent transformer l'essai
Inaudibles au plan national, le Parti socialiste et Les Républicains se sont refaits une santé localement. Le PS est en capacité de conserver ses bastions - Paris, Nantes, Rennes, Dijon - et devrait retrouver le niveau qui était le sien après la perte de très nombreuses villes en 2014.
LIRE AUSSI >> Lyon, Montpellier, Strasbourg... ces alliances surprenantes au second tour des municipales
Les Républicains ont quant à eux confirmé leur implantation en remportant dès le premier tour bon nombre des villes de plus de 9000 habitants qu'ils contrôlaient. Mais une défaite à Marseille, que la droite détient depuis 25 ans, ou à Toulouse, la quatrième ville de France, aurait une forte résonance politique.
Pour ce qui est du Rassemblement national, il semble en bonne position pour l'emporter à Perpignan. En cas de victoire du député Louis Alliot, le parti d'extrême droite s'accorderait une ville de plus de 120 000 habitants, ce qui constituerait la plus importante prise du mouvement depuis 1995. Au-delà de la ville d'Occitanie, le RN risque de connaître un des pires revers électoraux de ces dix dernières années. Un effondrement en comparaison du précédent cru municipal de 2014.
LIRE AUSSI >>A Perpignan et Béziers, la victoire de l'extrême droite ne s'appellerait pas Le Pen
- Un second tour sous le signe de la crise sanitaire
Un second tour sous protection sanitaire renforcée, avec port du masque obligatoire dans les bureaux de vote, gel hydroalcoolique et priorité aux personnes vulnérables pour voter. Dans les 5000 communes qui vont organiser le scrutin ce dimanche, les règles sanitaires vont ainsi être renforcées. D'abord pour éviter tout risque de contamination, mais aussi pour ne pas reproduire la polémique née après le premier tour sur le rôle qu'aurait joué ce scrutin dans la propagation du virus.
LIRE AUSSI >> Municipales : masques, horaires, stylos... Le mode d'emploi du second tour du 28 juin
Si un masque grand public sera suffisant pour les électeurs, les assesseurs devront porter une protection "sanitaire", autrement dit un masque chirurgical ou de type FFP2. L'Etat assure qu'il prendra à sa charge l'approvisionnement des communes en masques et en visières de protection. Outre le port du masque obligatoire, la distanciation physique sera de mise.
Le ministère de l'Intérieur recommande par ailleurs d'apporter son propre stylo le jour de l'élection pour signer la feuille d'émargement. Il sera également demandé aux électeurs de garder en main sa carte d'identité et sa carte d'électeur pour éviter que les assesseurs n'aient à s'en saisir.
June 27, 2020 at 06:42PM
https://ift.tt/3dxvEPe
Abstention, alliances, crise sanitaire... Les principaux enjeux du second tour - L'Express
https://ift.tt/2NAxlRi
Tour
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Abstention, alliances, crise sanitaire... Les principaux enjeux du second tour - L'Express"
Post a Comment